Humeur(s)

Rhum-coca, bière, cognac. Rien qui fasse envie. Là n’est pas la question mais il y a des soirs où vous avez envie de vous détacher de tout bon sens. Vous savez que le lendemain vous aurez mal à la tête et à l’estomac mais vous le faites quand même, consciemment, sciemment… tout seul. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pourtant, je suis un garçon bien élevé, toujours dans la maîtrise, toujours gentil, à l’écoute voire altruiste. Mais après avoir bu un peu d’alcool, devant ma TV et son flot d’informations, je tombe le masque comme le mineur qui pose son casque en fin de journée, le visage cramoisi. La nausée me prend et la tristesse m’envahit. Les mensonges gouvernementaux coulent dans mon esprit . Je n’ai pas peur mais telle une marée noire je regarde la pollution politique s’y répandre et me piéger, coller par cette matière gluante dégazée par des hommes et des femmes arrogants, obèses de suffisance et de parternalisme. La colère monte mais reste sourde, autodestructrice… je mets le son à fonds dans mon casque…. « Crime of century » de Supertramp. Je tombe. « School » puis Peter Gabriel me rattrape avec un si beau « Heroes » de l’album « Scratch of my back ». S’envoler vers l’île de Pala d’Aldous Huxley, invoquer la « force » du jedi, la sagesse et la puissance stratégique de Gandi, l’esprit visionnaire de Françoise Dolto, la pensée complexe d’Edgar Morin… se réfugier dans la grotte auprès de Miyamoto Musashi. Mon esprit se brouille, des larmes coulent. Il faudrait aller se coucher, résigné… et pourtant j’ai une furieuse envie d’écrire, de créer… un nouveau monde. Demain, j’y croirai encore.